Qui a épousé Charles VI (roi de France)?
Isabeau de Bavière a épousé Charles VI (roi de France) le . Charles VI of France avait 16 ans le jour du mariage (16 ans, 7 mois et 6 jours).
Le mariage a duré 37 ans, 3 mois et 13 jours (13618 jours). Le mariage a pris fin le .
Charles VI (roi de France)
Charles VI, dit « le Bien-Aimé », et, parfois de manière posthume depuis le XIXe siècle, « le Fou » ou « le Fol », né à Paris le et mort dans la même ville le , est roi de France de 1380 jusqu'à sa mort. Fils du roi Charles V et de la reine Jeanne de Bourbon, il est le quatrième roi de la branche de Valois de la dynastie capétienne.
Il monte sur le trône à l'âge de douze ans, alors que son père laisse derrière lui une situation militaire favorable, marquée par la reconquête de la plupart des possessions anglaises en France. D'abord placé sous la régence de ses oncles, les ducs de Bourgogne, d'Anjou, de Berry et de Bourbon, il décide en 1388, âgé de 20 ans, de s'émanciper.
En 1392, alors qu'il conduit une expédition militaire contre le duché de Bretagne, le roi est victime d'une première crise de démence, au cours de laquelle il attaque ses hommes en la forêt du Mans. Quelques mois plus tard, à la suite du Bal des ardents où il manque de mourir brûlé, Charles est de nouveau placé sous la régence de ses oncles, le duc Jean de Berry et surtout le duc de Bourgogne Philippe le Hardi.
Dès lors, et jusqu'à sa mort, le roi alterne périodes de folie et de lucidité. Le pouvoir est détenu par ses influents oncles mais aussi par son épouse, la reine Isabeau de Bavière. Son frère cadet, Louis d'Orléans, aspire également à la régence et voit croître son influence. L'inimitié entre ce dernier et Jean sans Peur, successeur de Philippe le Hardi, plonge le royaume dans une guerre civile au cours de laquelle le roi se retrouve successivement contrôlé par l'un ou l'autre des deux partis.
En 1420, après de nouveaux succès anglais et l'assassinat du duc de Bourgogne, alors que les Bourguignons règnent en maître à Paris et s'allient aux Anglais, Charles VI signe avec ces derniers le traité de Troyes, par lequel il déshérite son fils, le futur Charles VII, et marie sa fille au roi d'Angleterre Henri V, qui devient son successeur.
Sa mort, en 1422 à l'âge de 53 ans, quelques mois après le roi d'Angleterre Henri V, ravive la guerre de Cent Ans.
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Isabeau de Bavière
Isabeau de Bavière, née Isabeau de Wittelsbach-Ingolstadt (en haut-allemand : Elisabeth von Wittelsbach-Ingolstadt), née vers 1370 à Munich, dans le duché de Bavière-Landshut, et morte le à Paris, dans le royaume de France, est reine de France du au en tant qu'épouse de Charles VI. Issue de la puissante maison de Wittelsbach-Ingolstadt, elle est la fille aînée du duc Étienne III de Bavière et de son épouse Taddea Visconti, originaire d'une éminente famille noble qui règne sur la ville italienne de Milan. À environ quinze ans, Isabeau de Bavière est envoyée en France pour y épouser le roi Charles VI, avec lequel elle convole quelques jours après leur première rencontre.
Le couronnement d'Isabeau de Bavière est fastueusement organisé en 1389 et est suivi de son entrée triomphale à Paris. Dès 1392, Charles VI souffre de sa première crise de folie, qui l'écarte progressivement des affaires gouvernementales. Ces épisodes de démence apparaissent de manière irrégulière et sèment la confusion au sein de la cour. Le tristement célèbre « Bal des ardents », organisé par la reine en 1393, manque de provoquer la mort du roi, et fragilise encore son équilibre mental. Malgré ses demandes récurrentes pour écarter son épouse, Charles l'autorise fréquemment à agir en son nom. Isabeau devient de ce fait une régente officieuse au nom des dauphins, ses quatre fils qui deviennent successivement héritiers du trône — Charles († 1401), Louis († 1415), Jean († 1417), et le futur Charles VII —, et prend part au conseil royal, y exerçant pendant presque trente ans une autorité jusque-là inégalée pour une reine de France.
La maladie de Charles VI crée un vide politique qui aboutit finalement à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons entre les partisans de son frère Louis Ier d'Orléans et les partisans des ducs de Bourgogne. Dans l'intérêt des dauphins, Isabeau change régulièrement d'alliance avec les deux factions : lorsqu'elle rejoint les Armagnacs, les Bourguignons l'accusent d'adultère avec le duc d'Orléans, tandis qu'elle est chassée de Paris et emprisonnée par les Armagnacs lorsqu'elle traite avec les Bourguignons. En 1407, le duc Jean Ier de Bourgogne ordonne l'assassinat de Louis d'Orléans, ce qui déclenche les hostilités entre les deux partis. La situation se complexifie en 1419, quand, à l'instigation des Armagnacs, le dauphin Charles orchestre l'assassinat du duc de Bourgogne.
L'assassinat de son allié sur ordre de son propre fils provoque la rupture définitive entre Isabeau de Bavière et ce dernier. La reine négocie dès lors avec le roi Henri V d'Angleterre, qui a profité du conflit entre les Armagnacs et les Bourguignons pour réinitialiser en 1415 la guerre de Cent Ans et entamer une conquête méthodique du Nord du royaume de France. Les tractations entre Henri V, Isabeau et les Bourguignons aboutissent en 1420 à la signature du traité de Troyes, qui prive le dauphin de ses droits au trône et promet à Henri V la couronne de France à la mort de Charles VI. Après le trépas de son époux en 1422, Isabeau de Bavière s'établit définitivement à Paris, désormais aux mains des Anglais et mène une existence retirée jusqu'à sa mort en 1435.
De son vivant déjà, Isabeau de Bavière a été sévèrement critiquée pour son train de vie dispendieux et ses infidélités supposées. Commencé sous les meilleurs auspices, son époque est effectivement l'une des plus sombres de l'Histoire du royaume de France, qui n'est sauvé du désastre qu'après la patiente reconquête menée par son fils Charles VII et ses officiers. Jusqu'au XIXe siècle, l'historiographie a fait d'Isabeau l'archétype de la mauvaise reine. Pourtant, depuis le XXe siècle, les historiens ont réexaminé les différentes descriptions contemporaines de son règne et concluent que, même si son action à la tête du royaume a été catastrophique, de nombreux éléments de sa réputation sont exagérés et proviennent de l'ambiance factieuse et de la propagande conçue par les partisans de Charles VII.
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